(06-11-2021, 06:46 PM)Fledermaus a écrit :(06-11-2021, 02:40 PM)pda0 a écrit : Oui, tu peux jouer avec les mots en effet. Et avec les maux aussi d'ailleurs, car franchement bidouiller la réponse amplitude/fréquence au delà du grave, relève de l'expérimentation à ses risques et périls, car cela s'entend très bien, en effet, mais pas en amélioration, c'est le plus souvent en nette dégradation.
C'est un avis subjectif et personnel, donc aussi irréfutable qu'invérifiable !
N'empêche, la première qualité attendue d'un système audio c'est qu'il soit à peu près linéaire...
Des enceintes parfaites juste sorties du carton n'auront besoin que d'une correction dans le grave, pour s'adapter au mieux à la pièce (à moins bien sûr que comme chez toi ce soit la pièce qui s'adapte, démarche on ne peut plus estimable aussi) .
D'autres bénéficieront aussi d'une linéarisation du reste du spectre - en passif c'est supposé être vendu avec le filtrage d'origine mais on peut aussi y mettre les mains et offrir un petit L-pad à un tweeter un peu strident par exemple.
En actif il n'y a guère le choix, il faut processer... Prends la compression BMS 4550 par exemple, que je commence un peu à connaître, c'est une des meilleures mais sans linéarisation c'est inécoutable, donc obligé de sortir l'égaliseur, et là ça devient beaucoup plus naturel !
Je crois que là aussi c'est un avis subjectif et personnel et invérifiable.
Linéariser la réponse amplitude/fréquence c'est bien, mais il ne faut pas oublier :
- que l'on mesure au sweet spot, donc en un point précis qui ne représente pas la réponse quelques centimètres plus loin pour les fréquences au delà du grave.
- que l'on corrige la réponse mesurée (qui est, de facto, le résultat du signal direct + réflexions) et qu'on ne peut modifier que le signal direct.
- que ce qu'on entend est le résultat du processing par le cerveau du signal direct reçu quelques ms avant les réflexions, et du signal réflechi par les différents obstacles. Et donc, lorsqu'on modifie le signal direct, on modifie la perception initiale du cerveau qui conditionne le processing qui va suivre.
- que le résultat de ce processing ne dépend pas uniquement de l'amplitude combinée (direct+réflechi) mais aussi du timing de réception (écart temporel entre signal direct et réfléchi).
- qu'il est donc d'autant plus facile de créer des anomalies temporelles (et aussi en amplitude), créant, au minimum, une confusion sur l'image et les timbres, que l'on corrige une zone fréquentielle où ce que l'on mesure (en amplitude) est tellement variable qu'on a plus de chances de faire des corrections erronées que pertinentes.
Mais, d'une part cette mesure MMM perd toutes les informations temporelles, et donc ne dit rien sur le signal direct vs les réflexions.
Une bonne correction numérique, au delà du grave, devrait ne concerner que le signal direct (qui seul représente la réponse intrinsèque des enceintes, au même titre que la phase) afin de ne pas être aléatoire et laisser le cerveau faire son travail sur une base "juste". C'est d'ailleurs ce que font Dirac et Trinnov, avec talent, car la partie temporelle est beaucoup plus complexe à traiter que de corriger une amplitude/fréquence au point d'écoute.
Les réflexions doivent être gérées en passif afin d'en avoir la juste quantité fréquentiellement cohérente avec le signal direct et en amplitude relative vs le signal direct. Si cela est fait correctement, et que les enceintes sont correctement conçues, il n'y a aucun besoin de correction numérique au delà du grave.
Lorsqu'on joue aux apprentis sorciers en corrigeant, à l'oeil même exercé, sauf à avoir un coup de bol phénoménal, on obtient un résultat qui est très décevant. J'ai beaucoup joué avec cela et essayé de comprendre pourquoi je revenais toujours à la correction la plus minimale possible, et le plus bas possible dans le spectre audio, et si ça n'est effectivement pas une démonstration, c'est mon expérience et je la partage, notamment avec ceux qui utilisent leurs oreilles pour vérifier si la technologie leur apporte un plus ou un moins.
La seule correction pertinente et relativement facile à faire, c'est la correction des anomalies dans le grave, qui n'ont rien à voir avec la réverbération et tout à voir avec les ondes stationnaires. Il est intéressant de noter que le comportement mesuré dans cette zone "modale" est extrêmement stable et repétable et peut donc être corrigé en étant certain que la correction appliquée sera correcte.
Enfin, puisque la linéarité semble t'être si chère, pourquoi ne corriges-tu pas la phase de tes enceintes alors que cela devrait être la base, et facile à faire, lorsqu'on filtre en numérique comme tu le fais ?
Saches donc que tu vis avec une colossale distorsion de phase qui devrait être insupportable à un objectiviste aussi engagé que toi, puisque les mesures de cette phase montrent bien l'anomalie, et donc un objectiviste l'entend forcément puisqu'il y a une mesure objective qui l'indique clairement

Nous autres, pauvres subjectivistes (même si je ne me place personnellement dans aucune catégorie car je mesure sans inhibition et j'écoute sans inhibition) en sommes réduits à vivre avec des mesures imparfaites et à entendre, par un pervers effet psychoacoustique, des choses inaudibles car non mesurables (câbles, logiciels, switchs ...) et à préférer la distorsion d'amplis à la technologie dépassée (pourtant si faible à la mesure que même les objectivistes devraient reconnaitre l'innocuité et comprendre/admettre qu'elle est noyée dans la distorsion des enceintes et de la pièce...).